Le Baromètre Digital Wallonia 2018 "Education & Numérique" a mesuré les niveaux d’équipements des écoles et enseignants en termes de terminaux numériques, de tableaux interactifs et de connexions à Internet. Il fournit également des comparaisons avec la Flandre et l’Europe.
Terminaux numériques
Avec 11,2 terminaux numériques (ordinateurs fixes ou portables ou encore tablettes) pour 100 élèves en moyenne en Wallonie, l'équipement des écoles est en progression vis-à-vis de 2013 (+2,7) et de 2009 (+4,6). Le niveau atteint dans l'enseignement relevant de la FWB à Bruxelles s'établit à 8,7, tandis que la Communauté germanophone dispose de 22,8 terminaux pour 100 élèves.
Que ce soit en Wallonie, en Région bruxelloise ou en Communauté germanophone, le niveau d'équipement dans le secondaire est partout nettement plus élevé que dans le fondamental (15,9 terminaux numériques contre 7 par 100 élèves).
À titre de comparaison, en France, le nombre de terminaux disponibles pour 100 élèves en 2016 était de 10,1 dans le fondamental et 35,3 dans le secondaire. En Flandre, pour l'année 2012, il était de 56,5 dans l'enseignement secondaire et de 17,4 au niveau fondamental. Bien qu'il s'agisse de données récoltées à des époques différentes, elles sont significatives et parlent d'elles-mêmes.
Les politiques menées par les différentes entités en matière d'équipement mis à disposition des établissements scolaires (Cyber classes, Ecole numérique, Plan Multimedia, …) permettent à ces derniers de compléter utilement les investissements sur fonds propres des écoles. La proportion est toutefois variable entre entités régionales.
Ainsi, globalement, la Wallonie fournit 5 terminaux pour 100 élèves tandis que 6,2 terminaux sont acquis par les établissements. En Région bruxelloise, nous observons que 1,8 terminaux sont fournis par la Région et que 6,9 terminaux sont acquis par les établissements.
Tableaux interactifs
Pour ce qui concerne les tableaux blancs interactifs, et dans une moindre mesure pour les vidéoprojecteurs sans interactivité, la Wallonie a progressé depuis l'étude menée en 2013 passant de 2,5 à 8 TBI et de 6,4 à 10,5 vidéoprojecteurs pour 1.000 élèves. Les taux atteints à Bruxelles sont sensiblement identiques, respectivement de 7,5 TBI et de 10,1 vidéoprojecteurs pour 1.000 élèves.
Ici encore, hormis pour les TBI dans le secondaire et pour la Communauté germanophone, nos entités restent en retrait des moyennes européennes de 2013, de même que de celles observées en France en 2016 et en Flandre en 2012.
Accès à Internet
Concernant l'accès à Internet, les politiques publiques menées en matière de connectivité portent leurs fruits en Région de Bruxelles-Capitale et en Communauté germanophone. 93% des implantations possèdent une connexion Internet pour des besoins administratifs ou pour un usage pédagogique dans la première entité et 100% dans la seconde.
En Wallonie, ce taux atteint 88%. L'enquête permet également de constater que l'essentiel des implantations non connectées sont des écoles fondamentales souvent situées en milieux rural ou organisant de l'enseignement uniquement maternel.
L'accès effectif à la connexion internet pour un usage pédagogique peut être estimé via le taux de locaux ayant accès à Internet qui est globalement de:
- 45% en Wallonie,
- 49% à Bruxelles,
- 75% en Communauté germanophone.
Lors de l'enquête, un test visant à mesurer le débit de la connexion Internet a été réalisé dans près de 2600 implantations.
Les débits observés sont très variables sur l'ensemble du territoire, et dans de nombreux cas, ils ne sont pas adaptés à un usage pédagogique massif :
- si 25% des lignes testées ont affiché un débit supérieur à 70 Mbps et 35% un débit entre 30 et 70 Mbps,
- 29% n'offrent qu'un débit de 10 à 30 Mbps,
- 11% n'atteignent même pas 10 Mbps.
En Wallonie, le débit médian est de 36,8 Mbps, tandis qu'il s'élève à 44,5 Mbps à Bruxelles, mettant en lumière l'effet combiné de la localisation urbaine et des efforts de cette région pour améliorer les connexions des écoles via le plan "Fiber to the school".
La comparaison entre les débits effectifs constatés et les prix payés par les écoles montrent que, d'une part, la relation qualité-prix est très ténue, et que, d'autre part, comparativement aux prix actuels du marché, de nombreuses écoles devraient bénéficier d'une mise à niveau de leur offre tant aux plans technique que financier.