En décembre 2016, Le Gouvernement wallon signait avec les trois opérateurs de télécommunications mobiles du pays (Proximus, Orange Belgium et Telenet Group) un accord totalement inédit. Cet accord portait sur la suppression des taxes régionales sur les mats et pylônes, en contrepartie d’un engagement de chaque opérateur d’investir 20 millions d’Euros, de 2017 à 2019, en complément des investissements de base de l’opérateur, afin de combler la couverture mobile du territoire wallon (3G/4G).
Le 12 juin 2018, une conférence de presse s'est déroulée à l’Agence du numérique, en présence des ministres Alexander De Croo et Pierre-Yves Jeholet, et des CEO des trois opérateurs nationaux de télécommunications mobiles, afin de présenter les résultats de l'accord ToP à mi-parcours.
A cette occasion, une infographie réalisée par l’Agence du Numérique et les trois opérateurs mobiles a été présentée. Celle-ci reprenait les résultats agrégés pour l’ensemble des opérateurs sur le territoire wallon, ciblant plus spécifiquement les 39 communes alors considérées en « zone blanche » par l'IBPT, le régulateur national.
Un an après, l'Agence du Numérique et les opérateurs ont effectué la mise à jour de ces résultats, montrant ainsi la poursuite de la trajectoire initiée, à quelques mois de la fin de cet accord.
Des résultats positifs pour la couverture mobile de la Wallonie
Les résultats positifs démontrent l’aspect vertueux de cet accord et témoignent de l’excellente coopération entre la Région wallonne et les opérateurs.
Comme le montre d’emblée cette nouvelle infographie, l’objectif financier au niveau des investissements à la fin 2018, à savoir les 2/3 du montant des 20 millions d'euros par opérateur, a été atteint voire dépassé pour les 3 opérateurs, avec un total de 42,7 millions d'euros sur les 60 investis sur les 2 premières années.
Lors de la mise en place de la méthodologie de l’accord avec les 3 opérateurs, le seuil de 85% de couverture du territoire en 4G outdoor a été fixé comme objectif minimum à atteindre pour les 39 communes "en zone blanche" (IBPT - 2017).
Au démarrage de l'accord, sur ces 39 communes, seules 4 y sont parvenues alors qu'actuellement, toutes y accèdent voire le dépassent.
De 39 communes à 640 secteurs statistiques en zone blanche
L'IBPT a par ailleurs adapté son mode de calcul des couvertures fixes et mobiles en introduisant la notion de secteur statistique comme base de calcul des zones blanches (voir l'atlas mobile sur le portail : www.ibpt-data.be).
Selon l'IBPT, 640 secteurs statistiques pour tout le pays (tous situés en Région wallonne), soit 94 communes concernées présentent au moins un secteur statistique « en zone blanche » pour les réseaux fixes. En ce qui concerne les réseaux mobiles, la notion de « zone grise » est plus appropriée aujourd’hui. Rappelons que l’accord « ToP » ne porte que sur les réseaux de télécommunications mobiles.
En termes de couverture en pourcentage de population et non plus de territoire, le taux de couverture avoisine actuellement les 98,35% de couverture moyenne globale pour les 3 opérateurs sur les 39 communes.
La plateforme régionale de signalements Digital Wallonia Connect...
Afin de bien identifier ces zones résiduelles et permettre une bonne coordination et communication entre les pouvoirs locaux et les opérateurs, la Région wallonne a mis en place pour la première fois, en accord et en co-création avec ces derniers, une plateforme régionale de signalement des problèmes de connectivité, appelée Digital Wallonia Connect. Celle-ci a pour vocation de devenir un véritable tableau de bord de suivi de la connectivité sur le territoire, en lien avec les autres projets de la stratégie Digital Wallonia, autant pour la Giga Région que pour la Smart Région, avec la mise en place d’un toolkit Smart Région incluant la connectivité, pilier de base de tous les projets "Smart".
… et d'autres résultats entre autres pour l'IoT
Outre l’amélioration de la couverture mobile sur le territoire, l’accord « ToP » a également permis la mise en place de réseaux dédiés à l’Internet des objets (IoT) pour les 3 opérateurs, avec différents cas d’usages en cours de test pour chacun. Les champs futurs d’application de l’IoT sont sans limites et les réseaux sont actuellement prêts à les accueillir.
Cet état des lieux ne concerne que les principaux bénéfices observés à ce jour, suite au déploiement de l'accord "ToP". Il n'élude donc en aucun cas les difficultés réelles d'accès à une connectivité mobile de qualité qui subsistent encore aujourd'hui pour de nombreux citoyens et entreprises wallonnes, notamment situés en zone rurale. Or, le Gouvernement wallon et les opérateurs de télécommunications souhaitent apporter à chacun les bénéfices attendus de la transformation numérique.
Par ailleurs, cet accord n'est que la première brique d'un dialogue permanent entre les territoires et les opérateurs. Cette approche concertée doit permettre de créer un contexte favorable à la poursuite des efforts accomplis et démontrer l'efficience de partenariats équilibrés favorisant l'investissement dans les réseaux de nouvelle génération au bénéfice de l'ensemble des citoyens et entreprises en Wallonie.
Dans cet esprit et au vu des résultats obtenus par cet accord très novateur sur les réseaux de télécommunications mobiles, l’Agence du Numérique recommande fortement au prochain gouvernement de poursuivre cette trajectoire positive en incluant dans un nouvel accord à établir les réseaux fixes en plus des réseaux mobiles, et en invitant à la table des discussions tous les acteurs concernés surtout les Pouvoirs locaux (les provinces, les intercommunales de développement économique et les communes) afin de rendre le territoire wallon encore plus attractif et inclusif.