Retour sur la 3ème édition du Hackathon Citizens of Wallonia qui s’articulait autour de la dynamique #SmartRegion. Présentation des projets lauréats des prix offerts par Digital Wallonia et du partenariat mis sur pied avec la startup wallonne Wallonie en Poche
Ces 9, 10 et 11 mars s'est tenue la 3ème édition du Hackathon Citizens of Wallonia organisé par Futurocité avec le soutien de plusieurs partenaires dont Digital Wallonia. Au total, ce sont 17 équipes qui ont travaillé sur des projets visant de façon large à améliorer les services aux citoyens à l'aide des technologies numériques (internet des objets, intelligence artificielle et open data).
Deux de ces équipes ont remporté les prix offerts par Digital Wallonia:
- le Grand Prix #SmartRegion - équipe ParkIci: deux entrées pour le Smart City Expo World Congress à Barcelone et une présence sur le stand wallon co-organisé par l'AWEX et Digital Wallonia en cas de finalisation de leur prototype;
- le Prix Data - équipe Scale: accès gratuit d'un an aux espaces du réseau Coworking|Digital Wallonia ainsi qu'un accompagnement par le Comité de Gouvernance Smart Region pour développer leur projet.
Découvrez leurs projets et leurs retours d'expérience du hackathon.
Scale, le hit-parade Open Data des communes
Scale est un projet de plateforme web qui permet de visualiser différents indicateurs par commune sur base des données réelles disponibles de façon ouverte (Open Data). Elle leur permet également d’afficher leurs performances, leur progression et offre la possibilité de se comparer aux autres communes.
En tant que lauréats du prix Data du hackathon Citizens of Wallonia, les membres de l’équipe (Xaviera Calixte, Clémentine Schelings, David Amen, Philip Pijcke, Julien Delvoye et Julien Koepp) bénéficieront d'un abonnement d'un an au réseau Coworking|Digital Wallonia offert par l’Agence du Numérique, d'un suivi par les membres du Comité de Gouvernance Smart Region et d'un accompagnement technique assuré par le CETIC.
Comment est née l’idée du projet « Scale » ?
"Elle est venue de l’équipe multidisciplinaire que l’on est. On a fait un brainstorming sur la définition de la Smart City et sur les axes que l’on pouvait dégager. En discutant ensemble, on s’est dit : « la Smart City, c’est bien plus qu’une définition » : ce sont des Smart citoyens, des Smart people, de la Smart gouvernance… On a vraiment essayé de se concentrer sur la manière de créer un outil efficace pour rendre les données accessibles aux citoyens".
Quels profils retrouve-t-on dans l’équipe ?
"L’équipe est composée de deux ingénieurs civiles architectes. Il y a Clémentine Schelings, qui travaille actuellement sur une thèse sur les pratiques participatives dans la Smart City et Xaviera Calixte, qui va commencer une thèse sur les outils de communication de coordination dans des équipes pluridisciplinaires. On y retrouve aussi David Amen, Julien Delvoye et Julien Koepp, tous les trois étudiants informaticiens en dernière année de master. Enfin, l’équipe est complétée par Philip Pijcke, analyste programmeur. On a cherché à créer un groupe pluridisciplinaire. Certains membres n’auraient pas participé si la complémentarité des profils n’était pas présente. Des personnes qui apportent les mêmes compétences dans une équipe, cela apporte peu de richesse dans la construction d’un projet".
A quels objectifs votre service répond-il ?
"On veut sensibiliser les citoyens aux impacts que les données peuvent avoir sur leur ville et au rôle qu’ils peuvent jouer en les utilisant. On veut entraîner aussi bien le citoyen que la commune dans une dynamique positive et d’émulation au partage des pratiques".
Quelles ont été les étapes de développement du projet ?
"Tout d’abord, on a fait un petit brainstorming avant le hackathon pour trouver le thème de notre projet. On a commencé par rechercher quelles données étaient disponibles sur différentes plateformes, cela nous a permis d’orienter notre idée. Ensuite, on s’est concentré sur le business plan et sur la viabilité du projet. On a traité tout ce qui nous a été donné comme informations et on s’est constitué un cahier des charges. On a dessiné les différents écrans, on s’est mis d’accord pour le langage de programmation et on a essayé de faire le plus beau prototype dans les 48 heures qui nous était imparties".
Quelle va être la suite du projet ?
"Il est difficile pour l'instant de se projeter car nous ne nous attendions pas à ce succès! Il y a une promesse de suivi car il s’agit d’un projet intéressant à long terme et qui répond à une demande de la part des communes. Mais nous ne savons pas encore si le projet va continuer sous forme d’une start-up ou s’il s’agira d’un service qui sera joint à quelque chose d’existant".
Quelles ont été les motivations à participer à ce hackathon ?
"L’esprit de compétition, se confronter à d’autres équipes est quelque chose qui nous anime. Il y a aussi le défi de développer en un temps très bref une application qui peut être utilisable".
Quel a été l’élément le plus difficile à gérer durant ces trois jours ?
"La gestion du temps car on se lance dans le projet en sachant qu’on a une durée fort courte pour le réaliser. De plus, les interactions au sein du groupe ont été très riches, mais peuvent ralentir le processus de création car nous n’avions pas toujours tous le même point de vue".
Si vous deviez résumer ce hackathon en une phrase, quelle serait-elle?
"Énormément de fun, mais aussi et surtout beaucoup de fatigue!".
ParkIci, le parking simplissime
ParkIci est un projet d'application et une extension de GPS qui permet de recenser en temps réel toutes les places de parking se trouvant dans un périmètre défini (3 km) autour de la destination choisie. Elle indique aussi un pourcentage de chance que l’emplacement soit encore libre lors de l’arrivée sur place.
ParkIci propose aussi la création de données via un système de géolocalisation permettant de signaler les emplacements libres. Pour les voitures possédant des caméras, celles-ci peuvent calculer la distance entre les véhicules. Il est aussi possible de payer directement via l’application.
L’équipe est lauréate du Grand Prix #SmartRegion : ils auront la chance de participer activement au Smart City Expo World Congress à Barcelone grâce à Digital Wallonia.
Ils remportent également la récompense Wal-e-Cities: un accompagnement technologique, une mise à disposition de matériel et une mission d’ambassadeur auprès d’une des villes wallonnes, offerte par Multitel. ParkIci gagne en outre un Welcome Pack offert par Wallonie en Poche, qui comprend un accompagnement technologique, la mise à disposition de bureaux et la possibilité de voir le micro-service publié officiellement et hébergé gratuitement pendant un an sur l’application.
Rencontre avec l'équipe composée de Dan Gheorghiu, Havva Sakalli, Mihaela Avadanii, Sevgi Mavibas, Wacil Laachari et Louis Vandenborre.
Comment est née l’idée du projet « ParkIci» ?
"En lisant le réservoir à idées publié sur le site, nous avons constaté que l’un des problèmes récurrents des villes était les emplacements pour parquer son véhicule. On a fait le lien avec l’application Waze, qui s'appuie sur une cartographie élaborée par ses propres utilisateurs, avec une navigation et un état du trafic en temps réel. On est parti avec cette idée, mais en la transposant à la problématique des parkings".
Quels profils retrouve-t-on dans l’équipe ?
"Il y a tout d’abord Dan Gheorghiu, développeur indépendant se dédiant aux projets de mobilité. Les autres membres sont Havva Sakalli, Mihaela Avadanii, Sevgi Mavibas, Wacil Laachari et Louis Vandenborre, tous étudiants en architecture option urbanisme à l’UMons et ayant une connaissance dans les problèmes de mobilité.
Le hackathon nous a permis d’apprendre à nous connaitre les uns les autres, ainsi que nos qualités et nos forces. Chacun a pu mettre sa pierre à l’édifice pour arriver au résultat final".
A quels besoins des citoyens votre service répond-il ?
"Grâce à l’application, il sera plus aisé de trouver rapidement un parking et donc de gagner du temps. De plus, on limite les embouteillages dus aux automobilistes en recherche d’un emplacement libre car ils sont directement redirigés. Le service permet aussi d'améliorer le rendement des places de parking, car il renseigne des lieux de stationnement peu connus et permet donc d’en libérer ailleurs".
Quelles ont été les étapes de développement du projet ?
"Le premier jour, nous avons chacun lancé des idées et pistes que l’on pouvait suivre. On a fixé notre idée le lendemain matin, et à partir de là, on s’est vraiment lancé dans la concrétisation de notre projet, en utilisant les données en temps réel de la ville de La Louvière mises à disposition par Be-Mobile à l'occasion du hackathon".
Quelle va être la suite du projet ?
"Nous avons senti un vrai soutien de la part des partenaires du hackathon Citizens of Wallonia, nous allons donc continuer à travailler sur notre projet pour l’améliorer grâce à leur aide. Nous souhaitons aussi apprendre le codage, pour pouvoir aider Dan et comprendre ce qu’il fait".
Quelle était votre motivation pour participer à ce hackathon ?
"Notre participation s’inscrit dans le cadre d’un cours en dernière année de master à l'UMons. On s’est dit, pourquoi ne pas se prendre au jeu et essayer d’arriver le plus loin possible ? Nous avions aussi déjà entendu parler des éditions précédentes et cela nous a donné envie d’y participer".
Quels ont été les éléments les plus faciles à gérer durant ces 3 jours ?
"Les aspects design et graphisme ont été aisés à mettre en place car nous avions déjà de solides compétences dans ces domaines-là. Un autre facilitateur a été la bonne entente au sein du groupe, ce qui est un plus pour les échanges et la prise de décisions".
Et les plus difficiles?
"Le codage car Dan est le seul membre de l’équipe à savoir le faire. Il avait donc beaucoup de pression sur les épaules car quelques heures avant la deadline, rien n’était au point".
Si vous deviez résumer le hackathon en quelques mots?
"Cela a été une vrai montagne russe au niveau des émotions, du stress et de la pression au fil des différentes étapes du projet!".
Wallonie en Poche comme rampe de lancement des applications #SmartRegion
Wallonie en Poche est une application mobile qui centralise les différents services utiles à la vie quotidienne des citoyens. Tout est agrégé sur un même outil pour éviter la multiplication des applications locales. L’utilisateur a également la possibilité d’ajouter et paramétrer les services selon ses besoins. Les villes adhérentes peuvent en outre pousser leurs applications locales et disposer d'une interface personnalisée.
Actuellement, 11 micro-services développés en interne sont disponibles sur le portail, grâce à la mise à disposition de données de partenaires.
Durant le hackathon Citizens of Wallonia, Wallonie en Poche a décidé d’ouvrir sa plateforme aux projets en lice: cinq projets l'ont ainsi utilisée. Son fondateur, Pierre Labalue, nous en explique les raisons.
Quels sont les avantages pour des créateurs d’applications locales d’être agrégés sur votre application ?
"C'est pour eux l’opportunité de se concentrer sur leur fonctionnalité sans se préoccuper de tous les détails adjacents à la création d’une app. De même, ils profitent d’une plateforme opérationnelle ayant déjà un nombre important d’utilisateurs".
Quels sont les outils mis à disposition ?
"Wallonie en Poche souhaite créer des « kits de développement », tels qu'une connexion au compte facilitée, un envoi de notifications plus pertinent selon des paramètres définis ou encore une interface standardisée.De plus, l’ajout de fonctionnalités construites en externe permet une diversification de l’offre de services et une dynamisation de l’écosystème numérique wallon".
Avez-vous déjà intégré un service externe ?
"Oui, le projet de participation citoyenne Referendum a été développé sur la plateforme durant les 3 jours du hackathon. Ce projet a d'ailleurs reçu le prix des Villes de la part du jury. De plus, après l’ajout du service à son tableau de bord, le public présent a eu la possibilité d’élire son projet préféré au terme de la présentation des pitches. Enfin, cette première expérience durant le hackathon Citizens of Wallonia a fait apparaitre les bénéfices et les points d’amélioration pour l’application en laissant son portail accessible à des développeurs externes. Dans le futur, nous souhaitons renouveler l’expérience".