En 2023, 89% (-1) des citoyens wallons se connectent tous les jours à Internet. La communication reste l’usage le plus important, avec notamment une progression d’Instagram, Snapchat et Tiktok. L’administration en ligne progresse, alors que le télétravail subit un recul après l’explosion due au confinement. Les préoccupations environnementales sont de plus en plus présentes.
- Baromètre citoyens 2023. Usages d’Internet
Un niveau stable de connexion quotidienne
89% (-1) des citoyens wallons se connectent tous les jours. Le taux de connexion quotidien est donc (quasiment) toujours aussi élevé, Cela tend à prouver que la COVID a véritablement modifié les habitudes citoyennes en matière d’usage d’Internet.
L’Agence du Numérique souligne particulièrement un indicateur positif concernant la quasi-disparition de la distinction de genre. 88% des femmes et 90% des hommes se connectent tous les jours à Internet.
La progression dans l’usage d’Internet au niveau des classes d’âges est stable dans la grande majorité de celles-ci, même si on note une faible diminution pour les 55 à 59 ans et les 65 à 69 ans.
Toutes les catégories socio-professionnelles sont concernées par une connexion quotidienne, la catégorie atteignant le score le plus bas étant celle des aides-familiaux, avec 73%.
6% des Wallons n’ont jamais utilisé Internet
Il s’agit principalement de personnes retraitées de plus de 75 ans, bien que l’on note une diminution dès l’âge de 60 ans.
Parmi les obstacles qui empêchent certaines personnes d’utiliser Internet, on trouve :
- la complexité d’utiliser un ordinateur ou Internet (37%),
- le manque d’utilité ou d’intérêt (35%),
- l’âge et l'habileté insuffisante (28%),
- la perception d’un manque de sécurité sur Internet (10%).
Mais même si ces personnes ne sont pas utilisatrices directes d’Internet, il n’en demeure pas moins qu’elles continuent à être consommatrices, via une aide extérieure.
48% des personnes non-utilisatrices, principalement des personnes âgées de plus de 75 ans, ont fait appel au moins une fois à une tierce personne afin de les aider ou de réaliser une opération en ligne à leur place. Les enfants constituent l’aide la plus fréquente (78%), suivie du conjoint (18%) ou d’un ami (17%). Malgré la présence de dispositifs institutionnels dans une large majorité des communes, l’appel à un formateur n’a été activé que par 2% des personnes non-utilisatrices.
Un retour aux usages d’avant COVID
Près de soixante usages ont été analysés dans le cadre du baromètre réalisé par l’Agence du Numérique.
Même si on note certaines disparitions au profit de nouveaux usages (dû au retour à une vie pré-COVID), ce classement ne diffère que peu par rapport à l’étude précédente. L’ensemble des usages cités sont en augmentation, sauf dans la participation aux réseaux sociaux, usage évidemment dopé par les circonstances de la crise sanitaire, mais qui reste à un niveau supérieur à l’étude de 2019. Les communications par mail et par messagerie instantanée restent les usages d’Internet les plus courants.
Communication
La communication est, depuis des années, l’usage le plus répandu d’Internet, que ce soit dans la lecture ou l’écriture de messages via des plates-formes ou des applications variées.
Parmi les usages les plus importants ou ayant connus une évolution remarquable, l’Agence du Numérique point notamment :
- Courriers électroniques : 85% (+3)
- Messagerie instantanée en mode texte (WhatsApp, Messenger,...) : 82% (+8)
- Recherche d’informations de toute nature : 82% (+12)
- Opérations bancaires ou boursières : 78% (+19)
- Recherche d’itinéraires ou plans de ville : 76% (+18)
- Sites Web communaux : 64% (+6)
- Sites de la Wallonie : 49% (+12)
- Télévision via un ordinateur, une tablette ou un smartphone : 50% (+9)
Concernant les classes d’âge, les taux d’usage des modes de communication étudiés diminuent sensiblement après 54 ans. Jusqu’à cet âge, les taux sont relativement stables. En revanche, ils baissent considérablement jusqu’à chuter drastiquement à partir de 70 ans, surtout pour les réseaux sociaux et la messagerie instantanée où les taux ne dépassent plus 35% d’utilisation.
La messagerie asynchrone (e-mail) reste l’outil le plus utilisé, quel que soit le niveau d’éducation. Seuls les réseaux sociaux semblent encore délaissés par les titulaires du certificat primaire, bien qu’ils soient plus nombreux cette année (71% par rapport aux 64% de 2021).
Si Facebook reste le réseau social le plus utilisé par les citoyens wallons, c’est véritablement Instagram, Snapchat et Tiktok qui connaissent la progression la plus importante depuis 2021.
L’utilisation des réseaux sociaux reste "genrée", même si les femmes sont plus actives en 2023, les hommes sont plus consommateurs de réseaux sociaux professionnels comme LinkedIn et Twitter.
La sécurité des données et la protection de la vie privée liées aux réseaux sociaux ont également été interrogées auprès des citoyens qui sont actifs sur ces réseaux.
Même s’ils se disent préoccupés par ces matières, seuls 54% (-1%) protègent toujours ou souvent leurs publications, tandis que près d’un tiers des Wallons ne s’en préoccupent pas.
S’informer et se distraire
La recherche d’informations reste, en termes de communication, l’usage le plus fréquent des citoyens de 15 ans et plus.
Pour l’ensemble des usages, à peu de choses près, il est à noter qu’il y a une véritable scission entre les moins de 50 ans et les autres, ces derniers étant peu enclins à utiliser Internet pour l’information et leurs loisirs.
Enfin, une fois encore, les différences de genre ont tendance à diminuer.
L’administration numérique progresse
Qu’il s’agisse de demandes de primes allouées par la Région wallonne, de consultation de son dossier "santé" ou d’autres démarches administratives, les sites de l’administration sont de plus en plus l’unique accès pour une demande rapide du citoyen. Favorisées par la période de confinement, les habitudes semblent conservées et l’ensemble des taux d’usage sont en progression, surtout les sites web de la Région Wallonne qui augmentent de 8 points.
L’étude des classes d’âge montre que ces sites sont peu visités et utilisés par les jeunes de 15 à 25 ans, même si le site de la Fédération Wallonie-Bruxelles connaît un beau succès auprès de ces jeunes, favorisé par le lien avec l’éducation.
Télétravail : envol ou vitesse de croisière ?
Force est de constater qu’en 2023, la tendance est à la baisse. En effet, 48% (-7) des employés ont pu pratiquer le télétravail tandis que 41% ont déclaré que leur métier empêche tout télétravail.
La fin du confinement a donc permis à certaines sociétés de revenir à un travail en présentiel mais l’expérience de la COVID a permis à 10% des sociétés de conserver cette nouvelle façon de travailler auprès de leurs employés. Cependant, il est étonnant de constater que le télétravail est autorisé bien plus pour les travailleurs que pour les travailleuses (+10 points), les métiers de purs contacts humains étant difficilement concernés par ce type de travail à distance.
Sensibilisation, responsabilisation et action
Initiée lors du précédent baromètre de l’Agence du Numérique, l’étude de la sensibilisation des citoyens wallons aux effets du numérique sur l’environnement trouve son prolongement en 2023 avec l’analyse des actions déjà mises en oeuvre par ceux-ci.
Sur base d’une liste de 4 comportements de la vie quotidienne, utilisant des outils numériques, chaque répondant était invité à indiquer si, selon lui, chaque action a un impact très important, moyennement important, peu important sur l’environnement, ou s’il n’en sait simplement rien.
Garder ses équipements le plus longtemps possible est très important pour 68% (+ 2%) des citoyens et reste l’impact le plus important pour ceux-ci. La diminution des "peu important" et des personnes qui ne savent pas est de bon augure, même si elle reste minime.
Si on additionne les réponses "très important" et "moyennement important", 81% de la population wallonne est donc consciente de l’influence positive de l’augmentation de la durée de vie des équipements numériques. Des chiffres tout aussi rassurants quand il s’agit de l’effacement des mails inutiles, puisque 70% de la population estiment que son impact est également positif.
Par contre, près d’un quart des personnes interrogées ne savaient pas si utiliser le WIFI plutôt que la 4G quand c’est possible a un impact positif, tout comme la consommation des vidéos en streaming.