18% de citoyens wallons n’utilisent pas Internet. Ce taux a largement baissé depuis 10 ans où il atteignait encore 31%. L’analyse des chiffres montre également des fractures d’usages socio-cognitives subsistent au sein de la population wallonne.
Malgré l’amélioration de l’accès aux technologies numériques, des fractures d’usages ainsi que des fractures socio-cognitives subsistent au sein de la population régionale.
18% de citoyens wallons n’utilisent pas Internet. Pour rappel, ce taux était de 31% il y a 10 ans.
3% des citoyens non utilisateurs disposent d’une connexion à Internet. A l’inverse, 3% de citoyens sans connexion au domicile utilisent Internet via d’autres canaux, principalement les smartphones et les accès WiFi hors domicile.
Les obstacles à l’utilisation d’Internet
Les citoyens wallons non-utilisateurs expliquent principalement leur choix par :
- l’inutilité perçue,
- la complexité d'usage perçue d’un ordinateur,
- l’âge et l’habileté jugés contraignants.
Ces trois freins étaient déjà cités dans un autre ordre il y a 10 ans : l’âge devançait alors la complexité d’utilisation.
[caption id="attachment_232581" align="alignnone" width="1024"] Obstacles à l’usage d’Internet perçus par les non-utilisateurs wallons[/caption]
Facteurs accentuant la fracture numérique
Plusieurs facteurs influencent l'absence d’accès ou d’utilisation d’Internet :
- Le genre. Les citoyens non connectés au domicile comptent plus de femmes (23%) que d’hommes (12%). Le nombre d'internautes féminins 76% (stable) grandit moins vite que celui des internautes masculins 90% (+5). A titre de comparaison, le taux de femmes internautes était déjà de 73% contre 80% d’hommes en 2012.
- L’âge. Les taux d’équipement et d’usages chutent après 60 ans. D'une dizaine de pourcents au plus pour toutes les classes d’âges, le taux de non-connectés passe à 26% chez les 60-74 ans pour atteindre 69% chez les 75 ans et plus.
- Le niveau d’éducation. Ce troisième facteur est l’un des plus déterminants. On dénombre 91% d'universitaires ou de bacheliers connectés au domicile contre 59% de diplômés de l'école primaire.
- La catégorie socio-professionnelle. Parmi les non-connectés, on observe 38% de retraités et 15% de demandeurs d’emploi. Si on croise la catégorie socio-professionnelle avec l'âge, on constate une majorité de non utilisateurs actifs âgés de moins de 60 ans composée de demandeurs d’emploi et d'étudiants (30% des non connectés).
- Le niveau de revenus. Ce facteur est moins déterminant. 88% des citoyens dotés de revenus perçus comme confortables sont connectés à Internet. Ce chiffre descend à 76% quand les revenus sont perçus comme insuffisants.
- La composition du ménage. La présence de plus de deux adultes ou d’enfants dans le ménage favorisent l’accès et l’usage. Les ménages composés d'une personne seule sont les moins connectés. Parmi les non-connectés isolés, on dénombre 31% d'hommes et 45% de femmes. Les autres types de ménages comptent entre 1 et 18% de non connectés. Cette situation risque de stagner puisque 2% des ménages non-connectés envisagent d’adopter Internet à domicile au cours des 12 prochains mois.
Les 3 niveaux de fracture numérique
Si on se réfère à l'ensemble des résultats observés, on distingue trois causes d'inégalité numérique en Wallonie:
- l'accès et l’usage d’Internet (18% de citoyens sans connexion à domicile et 18% sans utilisation),
- la fréquence d'utilisation,
- le nombre d'usages différents.
Ces trois causes correspondent à trois niveaux de fracture numérique.
Les trois niveaux de fracture numérique
Inégalités d'accès
Personnes n'ayant pas la possibilité pratique d'utiliser l'ordinateur et/ou Internet
Liées principalement à l'âge, à l'(in)activité professionnelle, au type de ménage, au niveau d'éducation
Inégalités dans les usages
Personnes avec possibilité d'accès mais sans usage directe ou avec des usages très limités
Liées à l'inégalité des ressources cognitives et sociales
Inégalités dans la compréhension des processus et enjeux
Utilisateurs exploitant peu ou mal les ressources numériques
Inégalités dans les compétences numériques et technologiques
Source : Perrine Brotcorne, Fondation Travail Université (FTU)
Ce constat est aussi observé dans les autres régions européennes.
L'accès à Internet par les proches
6% (stable) des citoyens wallons sont des usagers indirects. Ils n’accèdent pas à Internet eux-mêmes, mais demandent à des proches (famille, amis, …) de le faire pour eux.
Ces proches sont les enfants (72%), les amis (12%), le conjoint (8%) et les voisins (3%).
Il s'agit souvent de femmes (58%), de retraités (60%), de personnes âgées de 65 ans et plus (53%).