L'Europe vise la souveraineté numérique sur son propre territoire et cela passe par une collaboration accrue entre services publics, recherche et entreprises afin de stimuler la transformation numérique de tous les écosystèmes. Bien entendu, cette collaboration doit s'étendre aussi au-delà des frontières régionales et nationales. Si on veut un véritable marché unique, c'est la coopération entre les différents États-membres qu'il faut encourager.

L'Europe y travaille au travers de deux axes principaux: encourager les organismes à se rencontrer et à collaborer, et inciter à la mise en commun de biens et services, comme l'échange de données par exemple. Elle promeut ainsi de grands projets structurants qui viennent concrétiser les différents axes de sa stratégie qui va bien au-delà d'une multitude de réglementations et de programmes de financement.

Constituer des partenariats


Les consortiums européens et autres projet de collaboration "multi-country" sont monnaie courante dans les programmes de financements européens tels que le Digital Europe Programme ou Horizon Europe.

Cependant, de nouvelles formes juridiques ont également vu le jour récemment avec les EDIC (European Digital Innovation Consortium), c’est-à-dire un groupement ayant une identité juridique propre en vue de développer des projets liés au numérique. Ce nouveau mécanisme a été mentionné pour la première fois en décembre 2022 et fait toujours beaucoup parler de lui car il reste assez obscur dans son fonctionnement.

Autre type de projet de partenariats et d'échanges de savoir, les eDIH qui ne mettent à disposition ni des ressources, ni des infrastructures, mais organisent sous forme de guichet unique les principaux opérateurs qui peuvent aider un secteur dans sa transformation numérique en mettant à disposition des connaissances sur des technologie, des offres de formation, ou de l'information sur des financements.

Constituer des infrastructures


C'est l'autre grand pilier de coopération souhaité par l'Europe, la collaboration autour d'infrastructures. Pas forcément physiques, ni gigantesques, elles peuvent servir des objectifs divers et variés tels que le partage de donnée ou sa sauvegarde.

Dans ce registre, nous avons déjà parlé de nombreuses fois de la dynamique des data spaces, des projets de cloud européen, de Gaia-X et de ses confrères comme Prometheus-X ou de la dynamique data luxembourgeoise.

Des outils similaires vont voir le jour, poussés par des réglementations toujours plus abondantes, comme les SOC (Security Operations Centers) qui vont aider les organismes visés par la directive NIS2 à fournir une réponse adéquate aux attaques de cybersécurité, une plateforme d'échange de solutions open source issue de la réglementation pour une Europe interopérable, ou encore des catalogues de bâtiments où apposer une connectivité adaptée aux critères du Gigabit Infrastructure Act.

En résumé, l'Europe veut renforcer les collaborations et entend bien se donner les moyens de le faire. Digital Wallonia est alignée sur cette volonté puisque la stratégie numérique de la Wallonie est basée sur les écosystèmes et leur collaboration.

Il reste encore à tous un bout de chemin à parcourir pour concrétiser toutes ces idées afin que toutes les entreprises et tous les citoyens wallons puissent en bénéficier.

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À propos de l'auteur.

Elodie Delvaux


Agence du Numérique