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Publié le 10 septembre 2025

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Le 25 septembre prochain, le Château de Profondval à Court-Saint-Étienne accueillera une nouvelle édition de Food Connections, organisée par Fevia Wallonie et Wagralim. Plus qu’un rendez-vous de networking, cet événement illustre les mutations profondes que traverse l’industrie agroalimentaire en Wallonie et à Bruxelles : hausse des coûts, pression réglementaire, pénurie de talents et nécessité d’accélérer la transition numérique.

Ces dernières années, les entreprises agroalimentaires wallonnes et bruxelloises ont dû composer avec un contexte particulièrement instable. "Il est très compliqué pour les entreprises aujourd’hui : crises géopolitiques, flambée des coûts, cadre compétitif en Belgique défavorable…", résume Anne Reul, Directrice générale de Fevia Wallonie Bruxelles. L’agroalimentaire est d’autant plus exposé que chacun se sent concerné : « Tout le monde mange tous les jours, et tout le monde a un avis sur l’alimentation. Cela entraîne beaucoup de débats et parfois une image déformée de notre secteur, loin de la réalité quotidienne des entreprises. »

À ces difficultés s’ajoutent deux défis majeurs. Le premier : la rareté des talents, qui freine les capacités de développement. Le second : la pression réglementaire, en particulier sur les questions climatiques et les emballages. "La rareté des talents revient systématiquement du terrain comme un obstacle majeur. Et dans notre secteur, l’emballage est devenu une problématique centrale, avec des exigences qui évoluent très rapidement", confirme Annick Bosseloir, conseillère scientifique et digital au Pôle Wagralim.

Durabilité et internationalisation : un équilibre à trouver

Face à ces contraintes, les entreprises cherchent à se réinventer, notamment dans leur rapport aux marchés étrangers. Cette année, Food Connections mettra d’ailleurs en lumière le thème de l’internationalisation à l’épreuve du développement durable. "Beaucoup d’entreprises s’interrogent : dois-je encore miser sur la grande exportation ? Comment intégrer les enjeux environnementaux dans ma stratégie internationale ?", explique Annick Bosseloir.

Si 65 % des exportations agroalimentaires se concentrent sur les pays voisins et 80 % sur l’Union européenne, la question de l’exportation hors Europe reste cruciale. « Les atouts existent, mais il faut adapter les stratégies en tenant compte des valeurs que veulent incarner les entreprises », poursuit-elle. Les interventions de l’Awex et les témoignages d’entreprises viendront alimenter la réflexion, non pas avec des recettes toutes faites, mais avec des pistes concrètes et inspirantes.

Le numérique comme levier de résilience


Dans un secteur où la pression est constante, la digitalisation apparaît comme une planche de salut. "Nos entreprises doivent avancer dans cette transition, que ce soit dans les processus de production, la traçabilité ou la relation au consommateur. Le numérique devient indispensable", insiste Anne Reul. Mais pour beaucoup de PME, le manque de temps et de ressources freine encore le passage à l’action.

Les outils existent pourtant : capteurs, MES, ERP, automatisation, traçabilité connectée. Ils permettent à la fois de mieux piloter les consommations d’eau, d’énergie ou de matières premières, mais aussi de pallier partiellement la pénurie de talents. "L’automatisation peut être une aide précieuse pour les travailleurs, et l’IA générative ouvre de nouvelles perspectives. C’est pour cela que trois séminaires de Food Connections sont consacrés au numérique cette année", précise Annick Bosseloir.

En rassemblant dirigeants, experts, institutions et partenaires de la chaîne agroalimentaire, Food Connections joue ainsi un rôle de catalyseur. Mais derrière l’événement, c’est toute une industrie qui se trouve à un moment charnière : sous pression, mais aussi riche en opportunités.

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