Durant la période estivale, 6 articles sont dédiés à l’étude « Feuille de route pour les filières manufacturières wallonnes prioritaires » réalisée dans le cadre du programme Industrie du Futur de Digital Wallonia. Détails de la filière « Agro-alimentaire » du secteur manufacturier.
L’étude détaillée sur les filières « Industrie du Futur » rapporte de nombreux enseignements et éléments factuels qui seront détaillés dans une série de 6 publications diffusées durant la période estivale.
- Série d’été Industrie du Futur (4/6). Filière agro-alimentaire
Caractéristiques clés de la filière agro-alimentaire
Perspectives économiques
L’industrie alimentaire wallonne connait une croissance stable et devra s’orienter vers l’économie circulaire et les circuits courts à l’avenir.
Les tendances liées à l'économie circulaire promeuvent une meilleure valorisation alimentaire des ressources et une consommation locale, la Wallonie pouvant compter sur plus de 200 entreprises actives dans les filières environnementales (incluant l’agro-alimentaire).
Chaînes de valeur
En Wallonie, la chaîne de valeur de l'alimentaire végétal est structurée autour de l'extraction de protéines et constitue un haut potentiel de développement. Cependant, il manque des grandes entreprises structurantes pour stimuler et créer un effet d'entrainement au sein de la filière.
La chaîne de valeur alimentaire animale est régionale, complexe et fragmentée entre différents business models.
Figure 1 : Description de la chaine de valeur alimentaire animale.
Regard sur les performances digitales
Maturité digitale de la filière agro-alimentaire
Au niveau mondial, la filière présente un stade d'avancement des activités de transformation numérique aligné à la moyenne de l’industrie manufacturière.
Figure 2 : Intensité de l'activité numérique de la filière agro-alimentaire.
Elle montre également une légère avance sur la digitalisation des processus mais un retard sur les ventes à travers les canaux digitaux.
Figure 3 : Benchmark international sur la maturité numérique de la filière agro-alimentaire.
Au niveau régional, la filière génère plus de 25 000 emplois en Wallonie et suit une tendance de croissance stable s’alignant sur la courbe de consommation des ménages. Néanmoins, ces dernières années, les coûts de main d'œuvre et d'électricité plus élevés que dans les pays voisins ont eu un impact négatif sur la compétitivité de l'industrie alimentaire wallonne.
Captation technologique
L’étude pointe une adoption faible des technologies accélérant la transformation digitale mais un investissement important dans l’optimisation digitale.
Les opportunités de déploiement des technologiques émergentes sont nombreuses:
- Excepté pour la blockchain, la filière agro-alimentaire est globalement en retrait par rapport aux autres filières manufacturières au niveau de l’adoption et la perspective de déploiement de technologies disruptives.
- Les perspectives de déploiement de l’automatisation des processus robotiques, des humains augmentés et de l’intelligence artificielle sont relativement significatives.
Les investissements technologiques à court-terme
Les entreprises de la filière agro-alimentaire doivent investir de manière prioritaire dans le développement de solutions d’intelligence d’entreprise et d’analyse des données, dans la cybersécurité ainsi que dans des solutions pour accélérer la numérisation du lieu de travail.
Comme pour le reste du secteur industriel, ce socle de base constitue des accélérateurs nécessaires à l’accès et à l’usage de technologies plus avancées.
De plus, il est nécessaire pour la filière de renforcer son approche clients en investissant dans des plateformes d’e-commerce et des applications mobiles et en favorisant une gestion plus intégrée de celles-ci par l’installation d’outils de type CRM.
Figure 4 : les solutions technologiques dans la filière agro-alimentaire.
Les enjeux à court et moyen termes
La filière agro-alimentaire fait face à des enjeux importants liés à la transition environnementale et alimentaire et devra se confronter à de nombreux défis:
- Revoir le positionnement important tenu actuellement sur des secteurs en déclin structurel (ex. viande, lait) et, à l’inverse, limité sur les secteurs à forte croissance.
- Renforcer les liens intra-sectoriels et mettre en place une vision agro-alimentaire commune permettant de casser les silos actuels.
- Pallier au manque de main d'œuvre (ex. opérateurs dans les ateliers de production).
- Répondre aux défis de la transition environnementale et alimentaire (ex. circuits courts, alimentation saine, nouvelles protéines) par notamment le positionnement sur des nouveaux marchés à fort potentiel au niveau européen, telles que les protéines alternatives avec une croissance attendue à 15% par an versus 2% par an actuellement pour le marché alimentaire.