La transformation numérique des EES, une opportunité de renforcer leur finalité sociale. Témoignages d'experts IT

Lors de la dernière intervision avec les EES accompagnées, sur la thématique du cahier des charges, les 3 experts techniques ont fait part de leur ressenti sur les défis rencontrés, tant par les entreprises participantes que par eux. Un point de vue externe riche en enseignement renforçant la plus-value pour les EES sélectionnées de bénéficier d’un panel d’experts différents dans leur transformation numérique. Cette initiative s'inscrit dans le cadre du programme DigitalEES de Digital Wallonia.

Dès le début de l’accompagnement, nos 3 experts techniques ont pris en charge les EES participantes par nature de projet, selon leurs domaines de prédilection. Entretemps, certains ont changé de cap et ont été reciblés lorsque, par exemple, le sujet défini n’était pas tout à fait l’enjeu actuel pour l’entreprise. D’autres, par contre, ont élargi le périmètre du projet. L’apport des experts a ainsi permis aux entreprises de mieux définir leurs besoins par rapport à ce qui avait été exprimé au départ et ainsi construire leur transformation numérique sur des bases solides et un objectif clair.

Dans cet accompagnement, les experts ont face à eux des projets avec des degrés de maturité fort différents. Alors que certaines EES étaient dans les starting-blocks, d’autres ont introduit leur candidature car elles avaient un besoin et essaient d’y répondre avec le programme DigitalEES. Quel que soit le niveau d’avancement ou le périmètre du projet, l’apport du consortium technique est formateur et s’adapte au rythme de l’entreprise.

Le projet DigitalEES est innovant, également par sa méthode, puisque dès le départ, l’IT et le Change Management sont ensemble pour accompagner les EES. Christian Janfils : "On a mutualisé le travail du change et du technique, car les deux s’enrichissent réciproquement, mais aussi parce qu’il n’était pas possible d’avoir des réunions où l’on parle des processus et des besoins sans évoquer l’aspect de la conduite au changement."

Les experts font eux aussi face à des défis, comme des projets pour des acteurs différents qui ont déjà mutualisé eux-mêmes certains outils digitaux.

Lors de leur rencontre précédente, les entreprises participantes ont émis le souhait d’être nourries sur le sujet du cahier des charges. Ce besoin s’est exprimé très tôt sur le terrain et est aujourd’hui à maturité. Pour les experts, même si certains projets étaient déjà très avancés, ils constatent que cette journée génère de nouvelles questions et de nombreuses prises de notes ! Pour preuve, aucune entreprise n’avait de cahier des charges au début de l’accompagnement.

Pour certaines, il y avait déjà des offres de solutions IT sur la table, alors que rien n’avait été formalisé. Une entreprise a même déjà acheté une solution et elle se rend compte, en l’implémentant, que ça ne correspond pas à ce qu’ils souhaitent. L’intervention du consortium technique est salutaire. Jean-François Coutelier : "On intervient dans le projet à l’étape où il se trouve et on fait au mieux selon son état d’avancement et le contexte, même si, théoriquement, cela aurait dû être fait autrement."

Les EES ne se distinguent pas des acteurs économiques classiques dans les manières de faire et les problématiques à résoudre. La taille de l’entreprise et son nombre d’activités rendront les choses différentes, mais la façon de gérer le projet reste la même. La maturité numérique des EES et des PME est quant à elle similaire. Les EES sont avant tout des entreprises, avec des finalités et des processus décisionnels différents.

Par contre, les EES ont des possibilités de mutualisation qu’on ne retrouvera pas chez des PME concurrentielles.

La finalité de la transformation numérique peut, au départ, être différente. Ainsi, une EES participante se digitalise pour réaliser son objet social, pas pour optimiser son fonctionnement. C’est pour elle un outil pédagogique pour réinsérer ses bénéficiaires. Pourtant, cette transformation va également permettre à l’équipe de gagner 30% en efficacité.

Les experts sont unanimes : les entreprises d’économie sociale doivent passer le pas de la transformation numérique. Pour eux, la culture numérique doit faire partie d’un processus d’amélioration continue et pas seulement une thématique liée à un projet en particulier.